Politique économique d’automne

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Alors que l’économie de l’UE imite le temps en se refroidissant un peu plus qu’il ne serait confortable (du moins en Europe occidentale), divers débats de politique économique vont certainement s’intensifier cet automne.

Dans tous les coins de la grande tente de la politique économique européenne, il y a beaucoup d’activité qui semble dominée par un mélange d’incertitude et d’urgence.

Dans un coin, nous avons une bataille sur les nouvelles règles fiscales.

Le ministre allemand des finances, Christian Lindner, et ses amis frugaux rejettent la proposition de la Commission d’assouplir les règles fiscales, alors qu’il est inconcevable que la France et l’Italie acceptent un retour aux anciennes règles, plus strictes.

Les investissements climatiques désespérément nécessaires, une multitude de programmes de subventions (dont la nécessité est moins évidente) et la hausse des taux d’intérêt ajoutent à la pression sur les budgets publics, ce qui complique la conclusion d’un accord.

Par ailleurs, les nouvelles règles devraient être mises en place d’ici le début de la nouvelle année.

À côté du coin de la politique fiscale se trouve le coin de la politique monétaire. C’est là que vous verrez la Banque centrale européenne’et la Banque européenne d’investissement.

Dans le domaine du commerce, des dizaines de bureaucrates de l’UE tentent de finaliser tous les accords commerciaux importants avec le Mercosur, l’Australie et l’Inde, comme l’a annoncé la Commission, avant que les élections européennes et des présidences du Conseil plus sceptiques en matière de commerce ne remettent les négociations commerciales au frigo en 2024. Au cours des quatre mois restants, ils devront trouver un terrain d’entente entre des gouvernements nationaux réticents qui ne veulent pas aller à l’encontre des intérêts de leurs agriculteurs et des gouvernements étrangers qui, étonnamment, ne se réjouissent pas à l’idée de devoir s’adapter aux normes européennes

Dans le même coin, vous verrez une équipe qui s’efforce de trouver un accord avec Washington sur les matières premières essentielles, ainsi qu’un accord sur l’acier vert. Si ce dernier n’est pas conclu d’ici la fin du mois d’octobre, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium de l’ère Trump seront de nouveau appliqués en un rien de temps.

En parcourant la tente, vous trouverez des représentants d’entreprises habillés en humbles mendiants, certains plus convaincants que d’autres, réclamant des subventions ou au moins un allègement du fardeau réglementaire au nom de la toute-puissante compétitivité.

Ok, assez de métaphore de la tente, sinon nous pourrions être aussi désorientés qu’une grande partie de l’économie de l’UE l’est actuellement.

Si vous souhaitez un récapitulatif plus sobre de ce qui nous attend en termes de politique économique européenne, vous pouvez consulter le site suivantindépendants des autres fournisseurs.

Il semble que les Chinois réussissent mieux que les Européens dans leur stratégie de réduction des risques, car les importations de l’UE en provenance de Chine ont connu une forte croissance jusqu’à la fin de l’année dernière. L’UE est très dépendante des produits chinois, en particulier dans les secteurs critiques pour la transition écologique.

Néanmoins, le début de cette année a montré une baisse des importations de l’UE en provenance de Chine. Malheureusement, cela ne signifie pas nécessairement que la stratégie de réduction des risques de l’UE est couronnée de succès. Il pourrait également s’agir d’un signe de la difficulté de l’économie de l’UE.

Vous pouvez trouver toutes les éditions précédentes du graphique de la semaine de l’économie en bref ici.

Toujours pas de position allemande sur le trilogue CSDDD. Une semaine avant la prochaine réunion du trilogue sur la directive européenne relative au devoir de diligence raisonnable en matière de développement durable (DDDDC) , le gouvernement allemand n’a toujours pas pris position sur les questions en suspens. Le processus de formation de l’opinion au sein du gouvernement fédéral se poursuit, a déclaré à EURACTIV mercredi après-midi un porte-parole du ministère allemand du travail, qui est en charge des négociations. Le projet de loi de l’UE est controversé au sein de la coalition gouvernementale, car il fait face à une forte résistance de la part des associations d’entreprises, qui se plaignent du fait que les règles pourraient être renforcées.

Le Parlement européen s’oppose aux réductions du Conseil dans le budget de l’UE pour 2024. Les membres de la commission du budget du Parlement européen ont critiqué les coupes opérées par les pays de l’UE dans le budget proposé pour 2024, mercredi (30 août). En particulier, les députés ont exprimé leurs préoccupations concernant les marges limitées que les réductions laisseraient pour faire face à d’éventuelles crises, ainsi que la décision du Conseil de réduire la ligne budgétaire pour le remboursement des fonds de relance en cas de pandémie. Les législateurs de l’UE rejetteront probablement les réductions du Conseil dans leur position sur le budget 2024 et lors des prochaines négociations avec les États membres. Plus d’informations ici.

La France dévoile un nouveau plan de relance des exportations. La France “peut et doit redevenir un pays commercial de premier plan,&rdquo ; tout en comblant les déficits actuels des comptes courants, en particulier dans le commerce des marchandises, a annoncé le ministre français du commerce Olivier Becht jeudi (31 août), en dévoilant un plan nouvellement baptisé “oser exporter&rdquo ;. Ce plan a pour objectif d’atteindre 200 000 PME exportatrices d’ici 2030 et de combler le déficit commercial de 54 milliards d’euros. L’accent sera mis sur le recrutement de nouveaux talents et sur la mise à disposition des entreprises prometteuses de programmes sur mesure pour stimuler l’exportation. C’est une question de souveraineté, a déclaré le ministre, appelant les entreprises françaises à passer à l’offensive et à avoir le monde pour horizon.

L’intelligence artificielle